Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Pyrénéenne 2008

Publié le par Patrice

Samedi, j’étais du coté de Saint Lary pour prendre part à la Pyrénéenne. Le parcours intermédiaire (120kms) proposait les mêmes cols que la sortie club de l’an passé. Exceptionnellement, je suis l’unique représentant du club car mon fidèle acolyte Patrice préfère observer un week-end de repos après la rude bataille des Cévennes.

Pour en profiter un peu, je suis parti vendredi matin accompagné de Madame. Après 3 heures de route sous l’orage nous rallions Saint Lary. Le temps est maussade. Impossible d’apercevoir le Pla d’Adet ou tout autre sommet. Le soir, l’orage gronde pendant que nos 11 coqs français prennent l’eau face à des hollandais plutôt réalistes. Avec tout cela, j’ai du mal à trouver le sommeil : J’ai peur de me transformer en Thuram, Malouda ou Sagnol sur mon vélo…

Le matin, je me réveille bien avant que le réveil sonne. J’ouvre le velux de l’hôtel et j’entraperçois le soleil noyé dans le brouillard matinal. Ca me remet du baume au cœur. Dès 6h45 je suis sur le vélo, impatient et un peu inquiet, la montagne ça impressionne toujours… J’ai du temps devant moi donc j’en profite pour m’échauffer correctement, j’ai le temps de monter jusqu’à Azet-village sur la route du col d’Azet. Me voilà donc bien chaud pour prendre par le départ à 8h.

Utile précaution d’avoir fait un échauffement XXL car le départ va être foudroyant… Nous rallions Guchen ( Ville étape de la sortie de Juin 2007, souvenez-vous celle du Pla d’Adet ) à vitesse grand V. Seulement 5 Kms pour se mettre en jambes, c’est peu. Mon cardio tilte dans tous les sens. A Guchen nous débutons directement avec la redoutable Hourquette d’Ancizan ( Versant descendu en 2007). 10 Kms à presque 9% sur une route dans un état moyen, la journée commence fort. Ca monte vite et j’ai la naïveté de me croire en forme. Le compteur ne descend guère en dessous de 16-17km/h. Un éclair de lucidité au sommet me permet de me souvenir du cavalier seul réalisé dans ce même col par notre ami Francis l’an passé.

Un épais brouillard nous accompagne pour la descente. En piètre descendeur que je suis, il me faut lutter pour rester dans les roues de mes petits copains. Cette descente nous mène à Payolle. Direction ensuite Bagnères de Bigorre avec un long faux plat descendant de 20 Kms où je reprend un peu mes esprits. Je réalise déjà que je suis dans un groupe trop rapide pour moi. La moyenne horaire de 33 Kms/ h me le confirme.

Après un circuit dans Bagnères, nous rempruntons ce long faux plat mais à l’envers . Quel pied de remonter et de croiser des types qui en n’ont pas encore fini avec leur descente ! Nous traversons vite fait (Trop vite fait sans doute) Campan, Ste Marie de Campan et Payolle. L’Aspin se dresse devant nous : 7 Kms seulement mais toujours à plus de 8%. C’est à ce moment là que les efforts inutiles fournis auparavant me reviennent en pleine face comme un boomerang. J’explose en plein vol, je ne suis pas le seul dans ce cas… J’erre à 6 Kms/h, je n’avance plus et je commence à me sentir bizarre. Je réalise que je n’ai pas bu une goutte d’eau et rien manger au bout de 70 Kms. Je me hisse au sommet difficilement. Je me ravitaille copieusement et enfile le coupe vent. Ca vaudra mieux pour attaquer la descente. Descente magnifique sur Arreau avec un point de vue à couper le souffle. A Arreau, la tentation est grande de regagner Saint Lary par la vallée et ainsi m’éviter d’autres difficultés. Je me dis que ce n’est pas me rendre service de faire ça et qu’à l’Ariégeoise dans le plateau de Beille, je pourrai le regretter d’avoir escamoté des difficultés….

Arreau donc, direction ensuite Loudenvielle par le début du col de Peyresourde. Ce n’est rien de bien dur mais c’es t assez long et bien usant surtout quand on est un peu entamé. La notion de groupe est réduite à sa plus simple expression, je suis seul… Le ravitaillement proposé à Bordères - Louron me fait du bien. Je prends 5 minutes de repos tandis que mes concurrents pour le classement général me double allégrement. Au moins 10 places perdues dans l’opération…Ainsi va la vie d’un sans grade.

L’an passé, le parcours proposé par le club, c’est à dire faire directement Arreau – Genos par la vallée du Louron en évitant Loudenvielle était plus facile. Bon par contre, le lac de Loudenvielle est joli mais ça ne suffit plus au bout d’un moment. En plus, Loudenvielle, me rappelle aussi mon cuisant échec de l’étape du tour de l’an passé…. Du coté de Genos, je reconnais la sympathique pizzeria ou nous nous étions restauré l’an passé. A peine le temps de rêver à une bonne pizza et à du rosé que le col d’Azet commence à pointer le bout de son nez tout comme le soleil car on a dépassé midi. Le début de l’ascension après Genos est rude. Il faut trouver le rythme juste (ou juste le rythme…). Azet ça me rappelle mon homérique duel livré avec Francis l’an passé. J’y repense et ça me redonne un coup de fouet. En même temps que les premiers effets du ravitaillement, mon Orbéa s’emballe ( C’est bien connu, un Orbéa ça monte les cols tout seul ! ) et me voilà en train de rattraper des anciens camarades de jeu des cols précédents. Certains font moins les fiers que dans l’Aspin. Comme d’habitude, certains s’essaient à la marche avec vélo. Je ferraille dur pour arriver au sommet et entamer la descente finale. Je suis complètement cuit, j’ai chaud, j’ai froid. En plongeant sur la cité thermale, je vois le Pla d’Adet au loin, je ne le monterai pas aujourd’hui, c’est décidé !

Après 123 kms et 5H20 bien corsées je franchis la ligne d’arrivée. Ma piètre gestion de l’effort a failli me jouer des tours, je suis bon pour un stage avec Yvon pour y remédier. Ma chère femme m’attends, elle est rassurée je suis entier. Elle trouve que j’ai bonne mine, elle doit dire ça pour me faire plaisir.

Pour me requinquer, nous avons eu la bonne idée d’aller passer 2 heures ensuite au centre thermoludique « Sensoria ». Le repos du guerrier bien mérité : jacuzzi, sauna, cascades d’eau, divers bains à bulles…. En plus c’est un bon argument auprès de nos femmes : je fais du vélo, tu prends soin de toi. Ca permet d’intégrer des week-ends cyclistes et satisfaire tout le monde ! Qui a dit que les hommes sont des égoïstes ?

On se retrouve du coté de Tarascon d’ici 15 jours. Sportivement.

Mathieu

Publié dans Cyclosportives

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article