En ce premier week-end de juillet, 17 cyclos espérois et deux accompagnatrices se retrouvaient à Ambert, dans le
Puy-de-Dôme pour la célèbre cyclosportive « Les Copains ». Partis d’Espère en ordre dispersé, les coursiers prenant l’autoroute, les randonneurs choisissant les chemins de traverse,
« même s’ils ne sont jamais les plus courts… », tous se retrouvaient dans la capitale de la Fourme en milieu d’après-midi. Pour ma part, accompagné d’Alain dans la Kangoo
présidentielle, nous avions choisi la route bucolique et avions retrouvé les Ruru et les deux Eric à Massiac pour un pique-nique diététique.
Une fois à Ambert, après avoir récupéré les dossards en un temps record, premier témoignage de la qualité parfaite
de l’organisation qui allait nous accompagner tout au long de ce week-end, nous nous dirigeons vers l’auberge de jeunesse de st Martin des Olmes où nous prenons nos quartiers. L’accueil y est
simple mais sympathique. Nous sommes à 6 kms du départ mais six kms de col donc nous décidons de nous y rendre en voiture le lendemain de peur d’avoir à affronter cette montée en vélo après la
cyclo.
Nous préparons nos machines et profitons de la fraîcheur des lieux puis nous redescendons vers Ambert pour l’apéro et la Pasta Party. Christian Marin, star du siècle dernier (à
moins que cela soit celui d’avant) joue les maîtres de cérémonie. Les discours introductifs insistent sur la convivialité et la camaraderie, marque de fabrique des Copains. Nous avalons notre
repas et remontons avant l’orage pour une nuit de repos.
Le lendemain matin, après un petit déjeuner précoce, tout le monde s’affaire et se retrouve dans les sas de
départ. Le prestige des cyclos espérois est tel que nous sommes aux premières loges dans le sas vip, à quelques mètres seulement de la ligne de départ.
Trois parcours sont au programme : La Livradoise (85 kms, 1290 m de D+), la Forézienne (123 kms, 2282m de
D+), les Copains (158 kms, 2869m de D+). Le départ est donné au son du canon (à confettis).
Sur la Forézienne, cinq espérois sont présents.
On y retrouve Michèle qui découvre, un peu stressée,
pour la première fois l’univers des cyclosportives. Elle ralliera sans encombre l’arrivée, un grand bravo à elle, que cette première en appelle d’autres.
Claude P, notre doyen avec ses 80 printemps (et sans doute même le doyen des 2200 participants) et Claude S sont
de la fête. Leur dernière participation à une cyclosportive date de vingt ans, c’était la Cyrano à Bergerac (je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître).
Mais, les cyclos c’est comme la bicyclette, ça ne s’oublie pas, ils feront honneur à nos couleurs en domptant ce
parcours pourtant très sélectif. Alain est le quatrième élément de ce quintette.
Après avoir répondu aux questions du speaker, une vieille connaissance, il se replace dans le sas, un peu inquiet
en raison d’une préparation perturbée. Mais, au métier, Alain ira au bout dans un temps plus que respectable. Enfin, « the last but not the least », Annie a aussi choisi ce parcours.
Elle le bouclera en un temps canon et recevra la jolie rose à l’arrivée offerte à chacune des féminines.
Sur la Livradoise (surnommée aussi « the sylviane way »), on compte huit espérois. Le départ est commun
avec le grand circuit, le choix se fait à Tonvic au km 83. Pour certains le choix du circuit moyen est fait depuis des mois, tels Jérôme, Didier, Philou. D’autres Pascal, Francis, Yvon et Eric le
choisissent en fonction des sensations du jour. Mais tous, en valeureux coursiers, iront chercher le diplôme avec la mention dorée. Reste le phénomène Sylviane : un peu tendue au départ face
à l’étendue de la tâche qui l’attend, elle ira comme d’habitude au bout de son objectif. Adepte de la philosophie Roger Lemerrienne (« ce que cerveau veut le corps exécute » elle
incarne parfaitement la philosophie du cyclosport qui consiste à aller tutoyer ses limites dans un défi contre soi même. Un grand bravo à elle.
Sur les Copains, quatre espérois défient le grand parcours. Le Patron, en petite forme selon lui, mettra moins de 5h30 pour boucler le parcours. Gérard et
Joël, nos courageux baroudeurs iront au bout d’eux-mêmes, chacun à son rythme, et rejoindront la ligne d’arrivée. Enfin, bien sûr, votre serviteur, la Lanterne.
La Lanterne, une fois n’est pas coutume, se retrouve comme tous les espérois au départ dans les premières positions. Double conséquence : un départ ultra rapide, un flot
ininterrompu de coursiers qui me doublent dans les 20 kms d’ascension qui nous mène au col des Supeyres qui culmine à 1366 m d’altitude. Je vois le Patron s’envoler au loin mais il n’y a pas pour
l’instant d’Espérois à mes côtés. Toutefois, sur la droite de la route, l’organisation a choisi d’honorer les clubs venus en nombre par l’intermédiaire d’un panneau à leur nom, je passe devant
celui d’Espère. Tout au long du parcours, ces panneaux se succéderont, ils seront régulièrement agrémentés de maximes ou de proverbes dont l’effet sera double : distraire et donner du
courage. A 3 kms du sommet, l’aigle de Nuzéjouls me rattrape et bascule cent mètres devant moi. Dans la descente je suis rattrapé par Didier, particulièrement affuté malgré une tendinite
(blessure réelle ou bluff dans la cadre de guerre psychologique pré-compétitive ?). Didier me sert de lièvre à un rythme d’enfer qui nous permet de rattraper, pour un temps seulement,
Jérôme. Nous passons le col des Limites sans pour l’instant atteindre les nôtres. La température est idéale pour rouler et les paysages agréables. Déjà à cours d’eau je m’arrête au ravito de
Vivérols dès le km 62. Je retrouve « le Did » dans le col de Dansadoux, l’aigle lui vexé de nous voir encore dans ses serres à ce moment du parcours a choisi de s’envoler. Dans la
descente qui mène à Tonvic où les parcours se séparent Didier, le chercheur d’or me largue.
Je bascule vers le grand circuit qui emprunte désormais la boucle du petit. Je l’espère plus clément que la
première partie, il n’en est rien. A partir d’Arlanc, les bosses se succèdent. Quand, il y en a plus, il y en a encore. Mais tout à coup, au détour d’un virage, j’entends résonner un « allez
Espère », il s’agit des épouses des deux Claude qui galvanisent les troupes. Il le faut car entre le km 100 et le km 130, j’accuse le coup. Malgré la musique qui agrémente nos passages dans
les villages, je ne fais pas chanter mes roues. Question rythme, c’est piano, piano… A Cunlhat, un nouvel arrêt au ravito, me permet de reprendre des forces à coup de sandwich au jambon et de
coca à la gentiane. Il en faut car à la sortie du ravito un véritable mur se dresse devant nous suivi de l’avant dernière ascension vers Lagat. Puis direction le col des Fourches, court mais très
pentu. L’organisation, nous y fait une coquetterie, en nous faisant bifurquer dans St Amant afin de profiter de la rampe à 10%. Enfin, la descente royale de 11 kms mène la Lanterne à l’arrivée au
bout de 6 h 11mn d’effort.
A l’arrivée, tout le monde arrive en ordre dispersé et se retrouve autour du repas de clôture. C’est le grand
chelem : tout le monde a fini. Les commentaires vont bon train, « on refait le match ». Puis c’est le temps de prendre le chemin du retour pour la plupart d’entre nous tandis que
d’autres ont choisi de rester une nuit de plus avant de regagner le Lot.
Au bilan, un joli week-end de vélo entre copains. Un
grand merci à l’organisation et aux nombreux bénévoles qui ont fait la réussite de cette cyclo qui porte bien son nom. Un grand bravo à tous les espérois qui ont fait honneur à nos couleurs. Ce
récit n’est pas exhaustif, j’ai sans doute oublié des choses et j’invite ceux qui le veulent à m’envoyer leur récit de manière à ce que nous profitions de toutes les facettes de ce joli
périple.