La Lapébie 2010 de la Lanterne

Publié le par Patrice

En ce premier week-end de septembre, avait lieu, au départ de Luchon, le dernier volet du Lanterne cyclosport open tour dans le cadre de la célèbre Lapébie. Comme il y a trois ans, j'avais décidé de m'aligner sur le parcours intermédiaire, la Serge Lapébie, ses 108 kms pour 2185m de D+. En effet, en cette période, le grand circuit aurait été un peu présomptueux pour la Lanterne. De plus la faiblesse des engagés sur le grand circuit (165 classés seulement) me laissait imaginer un effort des plus solitaires. Au contraire, sur le moyen, près de 700 participants selon les organisateurs, un peu moins selon la police, étaient annoncés.

 

Après une nuit en banlieue toulousaine, j'arrivai avec un peu de retard dans la cité thermale. J'allai accomplir les traditionnelles démarches et là oh surprise un(e) admirateur(trice) fétichiste avait pris mon dossard. "Ce n'est pas grave " me dit une sympathique bénévole "la puce fera l'affaire". Ce à quoi je répondis sans disjoncter: "Et ma puce,  si tu n'es pas au courant je vais t'éclairer, mais tu t'adresses à la Lanterne et  elle n'est pas une adepte des courts circuits". Comme électrisée par mes propos, la dame se confondit en excuse et grand prince je lui accordai mon pardon et lachai prise...

 

En raison de ces mésaventures, je m'installai dans le sas de départ, plutôt vers la fin. Du coup, je n'entendis pas le speaker qui annonça me semble-t-il une minute de silence en la mémoire du regretté Laurent Fignon. De toute manière ayant laissé tous mes copains à Espère, je ne risquai pas de perturber la quiétude de ce moment de recueillement.

 

Puis le départ était donné au centre ville, les premiers hectomètres un peu sinueux m'invitaient à me résoudre (à l'instar de Nico) à amorcer mon virage sécuritaire. Dans le même ordre d'idées, à la sortie de la ville, pour ma chaîne aussi,c'était tout à droite. Sur ces longues lignes droites en faux plat descendant, nous roulons entre 40 et 50 km/h pendant près de 20 kms. Puis on tourne à droite direction Chaum et là je sens qu'il va falloir se mettre au boulot. En effet, quelques centaines de mètres plus loin, nous attaquons le col des Ares qui sert de premier accompte à cette virée montagnarde. Ce col n'est pas trop dur, il se monte à bon rythme. La descente est courte et nous attaquons le petit col de Buret. Ca roule fort suivant le célèbre refrain "roulez buret". Puis à ma grande surprise alors que je m'attendais à plonger vers le pied du Menté, nous avons encore une succession de montées/descentes.

 

Enfin, nous attaquons le gros morceau du jour. Si je Menté, j'omettrai de vous dire que j'ai toujours une rancune tenace à l'égard de ce col au sommet duquel j'ai connu mon seul abandon cyclo à ce jour. Ca y est , toujours en peloton imposant, nous passons à Couledoux où on a fini de se la couler douce. Les poucentages sont élevés et la chaleur s'invite. Pour y faire face, au lieu dit Soulan, je bois plus que de raison. A Ger de Boutx, je lève mes fesses de la selle pour me mettre en danseuse mais sans bien savoir où aller. Tout à coup, un truc passe à fond, il s'agit d'Alexandre Botcharov, du team Katusha, qui est en tête du grand parcours. Si les pros font les cyclos, comment voulez-vous que la Lanterne finisse sur le podium? Les derniers lacets sont un peu plus ombragés et j'atteins le sommet après 2h30 d'efforts.

 

Après une rapide pause au ravito, j'amorce la descente tout seul ce qui me permet d'espérer qu'un groupe me récupère pour les 20 kms de vallées qui mène au Col du Portillon. Ma stratégie est la bonne et quelques aigles me rattrapent dans le bas de la descente à St Béat. Un petit groupe se forme, chacun se regarde pour ne pas mener et là je décide de faire la mienne de BA en prenant la tête. Je roule généreusement puis un acolyte prend le relais, je vais pour me placer à l'arrière mais un cyclo expérimenté m'invite à rester devant lui avec un petit sourire en coin voulant dire et gamin amène moi voir les chateaux en Espagne. Ce que ne sait pas ce personnage, c'est que j'ai fréquenté l'école Ruru et qu'on m'y appelait le hyènal (un mélange de hyène et de chacal). Ainsi alors que nous passe à vive allure des concurrents du grand parcours, je prends leurs roues à fond les bananes non sans avoir souhaité bon vent à mes économes compagnons de route.

 

A ce rythme endiablé, je passe la frontière. A Bossost, les magasins font toujours un tabac et moi je tire mes dernières cartouches. En effet, je sens que les muscles se contractent et que les crampes ne sont pas loin. Je décide de réduire la voilure pour arriver à bon Portillon. Il fait de plus en plus chaud et les pentes de ce dernier col sont raides. La montée se fait lentement, je ne suis pas doublé mais je ne double pas grand monde. Une fois au sommet, je descend vers Luchon et passe l'arrivée en 4h33 dont 4h29 de pédalage. La moyenne est de 23.7km/h et j'occupe une honorable 317ème place. Je vais profiter du diététique Cassoulet offert par l'organisation et je m'en retourne vers le Lot.

 

Au final, cette cyclo que je faisais pour la deuxième fois reste une valeur sûre tant par la qualité de son organisation et le dévouement de ses bénévoles. Le parcours présente à mon sens un format idéal de difficultés pour une fin de saison. Nul doute que la Lanterne y brillera encore de mille feux dans les années qui viennent. 

Publié dans Cyclosportives

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G
<br /> <br />     Alors là, j'en reste Béat! autant par ta performance narrative: un clin d'oeil par ligne minimum ( à la 3° lecture j'en découvre encore!) que par ta performance sportive.<br /> <br /> <br />     On a coutume de dire :"on n'arrête pas le progrès" ; tu nous en apporte la preuve à chacune de tes brillantes sorties; d'ailleurs, à ce que je comprends , la lanterne est<br /> maintenant devenue  électrique et nous tiens parfaitement au courant!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> <br /> Merci de nous avoir éclairés !!<br /> <br /> <br /> Pour sûr,  la Lanterne aura l'occasion de se manifester encore de longues années sur la Lapébie.<br /> <br /> <br /> L'heure de la retraite n'a pas encore sonné!<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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