Salade Périgourdine au menu

Publié le par Patrice

C'est en peloton limité que l'A.S Espère Cyclo a pris ses quartiers d'automne en Dordogne, plus exactement à St Géniès, près de Sarlat.

Quelques forfaits de dernière minutes étaient signalés: certains avaient succombé à l'appel des montagnes quand d'autres se faisaient une montagne de cette sortie, Didier quant à lui faisait la sourde oreille à nos appels à pédaler. Parmi les bonnes surprises, on peut signaler la présence d'Eric E qui bien que convalescent avait tenu à honorer de sa présence notre rendez-vous ainsi que celle de Jérôme qui malgré une préparation foncière limitée n'avait pas hésité à s'engager sur le parcours master. Autres satisfactions, la présence pour la première fois de deux novices en la matière: Gaël qui avait le temps d'un week-end délaissé son vtt et Joël future recrue dont tout le monde a pu découvrir (ou redécouvrir) les qualités humaines et son mental de combattant.

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Les plus motivés étaient arrivés la veille et avaient profité en avant première du récital du truculent propriétaire de La Peyrière, comique et conteur d'un autre âge. (Un espèce de mélange de Fernand Raynaud et d'Alain Decaux).
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Le reste des convives arrivait le samedi matin et à 9h30 il était temps de passer à table. Deux menus gastronomiques à la carte: menu à 93 ou menu à 131, concoctés par notre cuisinier en chef et sa toque verte.

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Notre trio féminin, accompagné de l'incontournable Jean-Louis, choisissait le menu le plus diététique (maintien de la ligne oblige) et s'élançait pour un consistant parcours.
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Chez les mâles aussi, le Patron ouvrait le banquet. La mise en bouche était agréable: plats digestes et faux-plats descendants jusqu'à la commune de Campagne. Mais tout à coup stupeur: victime d'une indigestion, Yvon, alité, vomissait son pédalier. L'abandon était proche mais notre président a de l'estomac et de la ressource. N'écoutant que son appétit de pédaler, il arrête la première autochtone qui passe en voiture, lui lance un regard de braise, et celle-ci bien qu'adepte de la cuisine surgelée répond chaleureusement à ses avances et se propose de le ramener.

Le ventre serré nous reprenons notre chemin, les premières côtes sont avalées du côté de Cadouin et du Buisson. La surprise du chef s'annonce au détour d'un village: un raidillon de 500m à forts pourcentages est difficile à digérer. Il permet à nos grimpeurs de s'illustrer: Eric survole les débats mais l'aigle de Nuzejouls et Gaël sont au coude à coude dans son sillage. Il est bientôt midi, nous entrons dans un village qui m'était inconnu: Le Bugue (le seul bugue que je connaissais était celui de l'an 2000) et nous décidons de nous y arrêter pour nous restaurer. Yvon enjoué par son escapade matinale nous rejoint.

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Cette pause repas est rapide (à peine deux heures) mais extrêmement révélatrice. En effet, une scission,qui couvait depuis un moment s'opère dans le groupe entre: "les Salades" et les"Menus". Choix cornélien, anodin en apparence, mais derrière lequel se trouve deux visions philosophiques et métaphysiques du monde, deux représentations de l'existence humaine. Du côté des salades, une aspiration profonde à la liberté, à la variété, au mélange culturel. De l'autre côté, le poids des habitudes, le carcan de la norme, le refus de la transgression et le sectarisme. Vous avez compris peu nombreux sont les moutons qui osent sortir du troupeau, Jérôme est de cette trempe, je lui emboite le pas pensant à la phrase de notre disciple commun: "Aie le courage de te servir de ton propre entendement".

Ainsi alors que ces affamés torturent encore la serveuse (salade de fruit, jolie, jolie...), l'aigle de Nuzéjouls et moi-même avalons notre frugal repas et nous nous délectons de nourritures spirituelles. L'arrivée de leurs steaks me laisse de glace. Enfin, les morfalous terminent et les choses sérieuses peuvent commencer. En effet, le retour via les Eyzies et Montignac est corsé. Les côtes (chères à Eric E) se succèdent. Gaël, visiblement surprotéiné impose un gros rythme tandis que notre président dégage une singulière impression de puissance et de facilité. Il a sans doute aussi un problème de dérailleur car il utilise seulement le gros plateau pour grimper. Du côté des Salades Jéjé tient son rang tandis que moi je commence à me décomposer. L'arrivée est proche, elle est jugée au sommet de la Peyrière, et d'après les témoins (j'étais trop loin pour en juger) elle est réglée au sprint (Y a quelqu'un qui m'a dit que ça sprintait encore, Y a quelqu'un qui m'a dit...) par le patron.
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Que faire après ce festin? Se doucher et... aller manger. Le repas du soir était le moyen de fêter les 77 étés de notre Jean-Louis national, un modèle de gentillesse et de fidélité au club. A la table à côté, les motards rendaient eux aussi hommage à notre doyen (selon la philosophie saladienne, le motard est à la ville ce que le chasseur est à la campagne).

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La nuit était réparatrice et les moins repus repartaient pour un en-cas d'une quarantaine de kilomètres en prenant soin de ne pas manger trop vite pour une meilleure digestion. Il en était alors terminé de cette épopée culinaire et nous retournions à nos fourneaux lotois...

Publié dans Nos voyages

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