Mont Aigoual, le retour

Publié le par Philippe

Le week-end de Pentecôte s'était soldé par une grave lacune, l'absence de la montée vers le Mont Aigoual pourtant prévue par le Patron et malencontreusement remise à des jours meilleurs. Seul Angel avait su braver les intempéries le lundi pour gravir le lieu pendant que nous pérégrinions pédestrement aux alentours du col du Pas.

L'occasion faisant le larron, la possibilité de passer le week-end dernier dans les environs m'a permis de m'inscrire à la cyclo correspondant à la montée chronométrée du mont Aigoual depuis Valleraugue soit 27,5 Km. Quelques jours auparavant le temps s'annonçait correct, donc en route, sans se vanter auprès de quiconque de peur de reproduire ce qui s'était passé pour le Ventoux, où je ne suis pas allé malgré mes intentions.

Cette 19eme montée du Mont Aigoual s'adresse manifestement aux cyclosportifs locaux, car nous ne sommes qu'une petite centaine à concourir et je suis avec mon maillot Espérois, l'un des concurrents les plus exotiques. Muriel qui m'accompagne dans ce week-end décide de faire la même chose mais à pied, par le sentier des 4.000 marches. On sait que le temps est brumeux, pas très chaud au sommet (8-10°), mais que la pluie n'est annoncée que pour l'après midi. Départ libre pour Muriel à 11 h. Il est prévu pour la cyclo à 12 h. Au préalable je m'étais interrogé sur l'objectif que je pouvais raisonnablement évaluer compte tenu de la nouveauté de l'exercice. J'avais retenu pour cela la notion de vitesse ascensionnelle qui permet de neutraliser les différences de pourcentage de pente. Ma meilleure vitesse ascensionnelle était de 1.080 m/h sur la montée des Vitarelles mais qui ne dure que moins d'un quart d'heure. Par ailleurs sur l'Etape du Tour Pau Luchon, j'avais monté le Tourmalet à la Vitesse de 580 m/h (2h30 environ). Il m'a semblé que faire la moyenne des deux constituait un bon compromis soit environ 800m/h donc pour 1.200 m de D+ et 27,5km, un temps de 1h30 environ (pour info, les pro dépassent la vitesse ascensionnelle de 1.600 m/h).

Je signale à Patrice, que malgré le faible kilométrage, il s'agit quand même du Grand Parcours.

Nanti de monobjectif et après un échauffement sérieux, je m'élance avec le peloton sur les premières pentes qui ne sont en fait qu'un faux plat de 3 à 4 km de 3% environ. Le départ est rapide, plus de 35 km/h et je comprends vite qu'il faudra temporiser pour ne pas exploser. Je laisse donc le gros du peloton partir et je prends mon rythme de croisière au sein de petits groupes dont l'état d'esprit est proche du mien. Peu à peu je reprends du rythme et au fil des lacets qui n'offrent malgré tout pas une pente excessive (maximum 7 % je dirais) je reprends petit à petit divers concurrents qui ont trop présumé. J'en compte une bonne dizaine dont deux cadets que j'encourage à prendre ma roue pour recoller au précédent maillot que nous apercevons quelques dizaines de mètres plus haut. Aux deux tiers de la route un compagnon de fortune s'accroche, nous nous motivons mutuellement pour adopter la même tactique même s'il finit par lâcher. Je ne regarde pas mon compteur, d'ailleurs il y a désormais trop de brouillard et les signaleurs doivent indiquer à haute voix les directions pour bien se diriger aux carrefours de l'Espérou ou de Prat Peyrot. Deux concurrents sont devant moi mais je ne parviens pas à faire l'effort nécessaire pour combler le trou; par contre et pour la seule fois du parcours, à quelques centaines de mètres du but, un coureur me rejoint, m'accompagne un instant et ...sur mes indications qu'il y a peut être quelqu'un à quelques mètres devant, part en trombe à sa poursuite. Ce sera en pure perte mais il me laissera l'impression que je reste collé au bitume...

Enfin l'arrivée dans un brouillard épais et un temps de 1h30'45 '', soit 18,2 km/h. Mon objectif n'était pas mal vu !

Reste à récupérer Muriel, qui au téléphone m'annonce qu'elle parvient au sommet au même moment et qu'elle a  l'intention de redescendre par la même voie. Je la convaincs d'accepter la proposition d'un aimable cyclosportif local de nous redescendre, mais me reste à la retrouver. La vue ne sert à rien mais la voix le permet finalement. 2 h 30 pour la montée des marches avec le brouillard en deuxième partie, c'est également sportif. La descente en voiture permet de constater que les concurrents qui rejoignent avec leur monture la riante station de Valleraugue n'ont pas très chaud.

Bref, il faudra retourner au Mont Aigoual pour vraiment profiter du paysage.

Publié dans Cyclosportives

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P
<br /> tout le monde ne peut pas bénéficier des "Hope days" pour choisir pile poil sa date de séjour sur l'Aigoual . Cela dit<br /> d'accord pour la cyclaigoual l'an prochain<br />
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E
Il faut effectivement que tu y reviennes pour le voir sous le soleil comme moi la semaine derniere !. Mais c'est à voir également sous la neige ou le givre. Pour cela tu peux aussi envisager de<br /> participer à la cyclaigoual qui à lieu en septembre . Félicitation pour ton courage.P
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P
<br /> Bravo Philippe, belle performance, tu as encore du jus et de la motivation pour l'effort cyclosportif à ce stade avancé de la saison, chapeau.<br /> <br /> <br /> Merci en tout cas pour ton récit toujours intéressant à lire et qui nous décrit bien ce format de cyclo assez original.<br />
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