Lozère, terre de mystère...
... Aveyron, terre de c... , c'est par cette maxime, tout en finesse, que le Paul Prébois de la Lozère, tenancier d'un bar à la mode de la commune des Vignes, débuta notre périple autour des gorges du Tarn en ce vendredi soir. Nous venions juste de poser nos valises, tout près de là, à St Rome de Dolan où Audrey et son équipe nous réservaient un chaleureux accueil. Après en avoir terminé avec le one man show bien rodé de Paul Prébois, nous regagnions notre lieu d'hébergement.
La nuit était calme et au matin, une petite pluie fine gâchait un peu le point de vue unique que nous avions sur le Causse.
Didier, qui a beaucoup voyagé, remarqua avec justesse que cela ressemblait étrangement à Crayssac et à la Cévenne. Ce à quoi le reste de l'assemblée rétorqua: "mais tu sais didier, pour nous le paradis, c'est ici". Le petit déjeûner fut avalé et les derniers éléments de la troupe arrivèrent: Philou venait en voisin de l'Aveyron, Gaël, Gégé, et les deux Erics sortaient de leur lit Lotois. Le Patron avait eu une nuit difficile, souffrant comme une bête d'un mâle de chien...
Nous étions 15, fin prêts à 9h30 pour le départ et mystérieusement la pluie cessa et ne nous dérangea pas du week end. Trois groupes se formèrent.
Jean-Louis accompagna Annie et Sylviane pour un circuit très sélectif de 93 kms. Ce groupe y démontra encore ses qualités physiques et morales ainsi que ce sens tout particulier de l'orientation.
Le second groupe formé de Philippe et Benoit avait choisi prudemment de shunter la première bosse puis de reprendre le circuit master soit la bagatelle de 120 kms.
Sur le grand circuit qui faisait 128 kms pour un D+ de 2200 m, dix maillots verts s'élançaient.
Après une première montée qui faisait surplomber le Point Sublime, une descente très raide nous amenait à la Malène. Nous traversions le Tarn et la première grosse difficulté du jour arrivait: un peu plus de 4 kms avec des pourcentages souvent autour de 10% et de magnifiques lacets.
Après un départ au pas de charge de Joël qui connaissait les lieux comme sa poche, chacun prenait son rythme de croisière. Un dernier effort nous amenait au col de Coperlac puis nous amorcions la descente vers la jolie station de St Enimie. Nous continuions notre route vers Montbrun, théâtre de la deuxième grosse passe d'arme du jour puis c'est un groupe homogène qui parcourait le Causse Méjan.
Nous en étions à plus de 90 kms de vélo quand arrivait la troisième grosse difficulté du jour: le repas. Joël, maître es restaurant nous avait conseillé un resto dans le lieu dit "Les Douze", à la limite de l'Aveyron, le long des gorges de la Jonte. Les trois groupes s'y retrouvaient au milieu d'une foule de convives. Le repas fut Joëlesque: terrine paysanne, salade de gésiers, confit de canard, fromage et dessert et le tout à un rythme effréné. En une heure, les quinze espérois étaient repus, le seul problème étant qu'il fallait finir le parcours.
La remise en route fut difficile, au Rozier il ne restait que les épines et pourtant une dernière longue ascension se profilait. Les points au sommet étant doublés (comme dans toutes les dernières ascensions des étapes de montagne), malgré des ventres ballonnés, personne ne se déballona et la lutte fit rage ("amandonné y a eu la guerre").
Au sommet, il ne restait plus qu'à basculer vers Massegros puis st Rome emmené par un Eric E déchaîné.
Après la douche et un petit apéro champêtre, le repas fut servi.
Il fut l'occasion de fêter celui que J. Chirac aurait appelé "le meilleur d'entre nous", à savoir Jean-Louis. 79 ans et 93 kms !!! Un talent et une persévérance qui n'ont d'équivalent que sa gentillesse et son éternelle bonne humeur.
Happé, par "l'aspiracoeur", les donzelles se trémoussaient autour de notre table, prétextant des peu crédibles origines lotoises qui n'étaient qu'invention pour admirer notre Apollon.
Après le repas, le poids des ans fracturait provisoirement notre solidaire groupe. Les personnes âgées allaient au dodo pendant que les plus jeunes et vigoureux retournaient voir le Paul Prébois show.
Après une nuit réparatrice, tout le monde en tenue se retrouvait au petit déjeûner. Pas de forfait, un grand chelem, non pas tout à fait. En effet, notre unique représentant du conseil général avait réveillé une vielle tendinite. Force est de constater, la fragilité de nos amis de la territoriale: quand un souffre du cucul, l'autre a les genoux cagneux.
Quoiqu'il en soit deux groupes démarraient à la fraîche. Pour supporter nos deux féminines Jean Louis avait trouvé du renfort avec Benoit et Philippe. Au programme : 45 kms vallonés pour effacer les efforts de la veille.
Le second groupe s'élançait pour 68 kms. Après une descente glaciale vers Les Vignes, le cortège se dirigeait suivant les gorges du Tarn vers St Enimie. Ici s'achevait la dimension cool et régénératrice de la sortie. Un Ruru des grands jours ouvrait les hostilités et c'était partie pour une partie de manivelles de près de deux heures.
Seuls les magnifiques paysages nous laissait quelques moments de repit.
Et peu avant midi, nous arrivions à st rome, fourbus mais heureux de ce magnifique périple.
Après un dernier repas, il était temps de s'en retourner vers le Lot. Au final une magnifique week-end, une sortie club qui répond parfaitement aux canons du genre: paysages enchanteurs, cohésion du groupe et convivialité. Bravo à tous !!!