Avec mon camarade Didier, sur la route de Valleraugue, nous écoutions Radio Nostalgie et tout à coup ce fut la révélation du week-end en écoutant Les
Plages de Jean-Louis Aubert:
"Et si pour toi, là bas c'est l' paradis. Dis-toi qu'dans leur p'tite tête l'paradis. C'est ici hum! c'est ici..."
En effet, cela faisait des années que le canal historique du club, le puissant lobby cévénophile, nous parlait de cet Eden du vélo, nous harcelait moralement avec cet Eldorado de la pédale. Et ça
y était nous y étions... à leur paradis:
Mais arrivés à Valleraugue, stupeur et tremblements, dans ce club, antre des forces progressistes, fleuron des valeurs ufolepiennes, sonnait un parfum de lutte des classes... L'Internationale d'Eugène Pottier commençait à être entonnée et une partie des Verts devenait rouge de rage:
"Debout ! les damnés de la terre. Debout ! les forçats de la faim La raison tonne en son cratère : C’est l’éruption de la fin Du passé faisons table rase Foule esclave, debout ! debout ! Le
monde va changer de base : Nous ne sommes rien, soyons tout !"
La raison de cette révolte (non sire, une révolution) était les honteux privilèges dont jouissait la noblesse espéroises en matière de logement: le Marquis des cîmes sieur Yvon, Don Angel, le Duc
des Jasses et le Cardinal Gégé Camillo (ainsi que leurs épouses) logeaient au chateau quand les serfs, la plèbe, le lupem prolétariat allaient devoir passer deux nuits dans les écuries. Même le
gentleman farmer Eric E, était bouté hors des appartements princiers alors qu'il venait de prouver, pièces justificatives à l'appui, qu'il était assujetti à l'ISF. Point de bourgeois chez les
gentilhommes...
Pour éviter que des têtes tombent, les riches nous autorisaient toutefois à partager leur table et se nourrir de leurs restes...
Face à cette ambiance quasi insurectionnelle, une seule solution: A bicyclette d'Yves Montand
"Quand on partait de bon matin. Quand on partait sur les chemins. A bicyclette. Nous étions quelques bons copains..."
Et pour rompre la monotonie de cette balade au paradis, régulièrement une autre chanson trouvait sa place au hit parade espérois:
On va tous crever de
Didier Super (voici le
lien de la chanson)
"On va tous crever, on va tous crever,
Y'a la fin du monde qui nous guette et nous on fait la fête!
On va tous crever, on va tous crever,
La fin du monde nous attend et nous on fait la fête tout l'temps!"
En tout cas, deux beaux circuits très sélectifs et magnifiques (66 kms pour le samedi et 115 kms le dimanche soit + de 3000 m de D+ dans le week-end) concoctés par le Patron. Pour lui témoigner
notre reconnaissance, les choeurs espérois (qui ne sont pas des Charlots) ont repris Merci Patron:
"Merci patron merci patron
Quel plaisir de pédaler pour vous
On est heureux comme des fous
Merci patron merci patron"
Et les filles dans tout ça? Avec nous c'est toujours:Au Bonheur des Dames
"Oh les filles, oh les filles
Elles me rendent marteau
Oh les filles, oh les filles
Pour moi elles pédalent trop"
A leur programme une ascension en montée sèche (ou humide, je comprends jamais rien avec les filles) le samedi et près de 100 kms le lendemain...
Le dernier jour, c'est la traditionnelle sortie de décrassage. Et une fois n'est pas coutume, certains ayant "callé" la veille, c'est au Pas de marche qu'elle s'est déroulée...
Un seul mot d'ordre ici: Marche à l'ombre:
Mais les plus courageux, ceux qui refusent de suivre le troupeau, se sont attaqués au Mont Aigoual !!!
Gégé l'a monté à la vitesse d'une automobile (ou dans une automobile) mais Angel, la machine à rouler Ibère l'a dompté en moins de 1h 50 !!!
Puis comme tout a une fin, qu'on ne peut rester éternellement au paradis, il fut le temps de célébrer le Chant du départ...
Dans la voiture mon facétieux chauffeur Didier remit radio Nostalgie et quel fut notre bonheur d'entendre Françoise Hardy célébrer "L'Amitié"
espéroise...
Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la terre
(...)
Comme l'on ne sait pas ce que la vie nous donne
Il se peut qu'à mon tour je ne sois plus personne
S'il me reste un ami qui vraiment me comprenne
J'oublierai à la fois mes larmes et mes peines
Alors, peut-être je viendrai chez toi
Chauffer mon coeur à ton bois