La Vélotoise 2012 de Gégé
" Pierre qui roule n'attrape pas mousse " Qui ne connaît pas cette célèbre maxime ? Et bien pour nous, les cyclos, c'est un peu le contraire : à l'arrivée, après avoir beaucoup roulé on "chope" pas mal de "mousses" ! C'est ainsi qu'une fois bien désaltérés, Rura, mon 1/4 de soeur ( Ruru étant considéré comme presque mon 1/2 frère, Rura étant sa moitié, elle est donc mon 1/4 de soeur ) me propose un marché : Gégé ! soit tu postules à la présidence (du club) , soit tu nous fais un CR de La Vélotoise.
Voici donc mon CR ...bien qu'étant à cours d'idées. En effet après plusieurs récits de la même cyclo sur
le même circuit, j'ai épuisé le stock, il me manque des mots, et je risque fort la répétition voire la redondance, mais bon, allons-y :
(photo site de la vélotoise)
A force de nous bassiner avec la canicule, les médias ont réussi à en persuader
quelques-uns qu'il pouvait faire chaud en été, et de ce fait la place du foirail, tout en haut de Figeac, m'a paru un peu moins garnie que lors des précédentes éditions. Nous
étions malgré tout 4 Espèrois à nous ranger dans le sas de départ : Rura sur le 54 kms, Angel, Ruru, et moi sur La Figeacoise avec 101 kms et 1400 m de D+ au programme, nous avons le
renfort de Jacky , mon presque frére jumeau ; je salue aussi mon cousin Jean-Marc, affuté comme jamais. Quelle grande famille le vélo !! L'inépuisable Gérard des VTT de la Cère est là lui aussi.
Alain, a troqué le vélo contre la voiture et fera l'assistance technique avec sa gentillesse coutumière.
(photo site de la vélotoise)
A propos de la canicule, je dois dire que les vingts minutes d'attente sous le soleil avant le départ ont été les plus
chaudes de la journée, si l'on excepte la traversée de la place aprés le repas vers 15 h (mais là il y avait le rosé en plus!).
Enfin, un grand coup de canon avec sa pluie de confettis lance les troupes à l'abordage, j'ai juste le
temps de voir passer deux fusées nommées Angel et Jean-Marc, déjà à l'attaque, alors que je "mascagne" encore pour clipser une pédale. Pas le temps de respirer qu'on arrive déjà dans cette
fameuse côte de Planiole que je crains beaucoup car elle est très roulante et si on ne la passe pas à fond, on risque d'être irrémédiablement distancé, et à froid c'est pas bon pour mes
vielles jambes !! La descente vers Fourmagnac permet tout juste de se refaire une santé, et se profile aussitôt la dure montée vers Cardaillac où pour ne pas s'éclater il faut trouver
le bon rythme. A mi-côte un cyclo me dépasse à toute allure en me lançant "Le blog à Gégé !!" "Non non, là c'est le Gégé à bloc !! Réponge-je (j'éponge aussi d'ailleurs!) Ce doit être un
fidèle lecteur -- on pourrait dire un e-lecteur, bien que les élections soient passées -- En fait on se connaît, c'est un pote à mon cousin, sociétaire du Cyclo Causse Issendolus, club qui
présente quelques similitudes avec le nôtre : au-delà du vert, couleur dominante de nos maillots respectifs, comme nous, ils ont la particularité de jouer groupés... surtout autour d'une bonne
table ! (c'est là que le cyclo cause ...! ) Passé Cardaillac il y a une petite descente avant une montée de 4 kms que je pourrais qualifier de rafraîchissante car relativement douce et toute
en sous-bois vers St-Bressou avec tout de même un petit raidar pour finir qui oblige à lever le cul de sur la selle. Pas besoin de faire "ouf" : c'est écrit sur la route !
Voilà les grosses difficultés du début de parcours sont franchies, c'est maintenant la longue descente
jusqu'à Lacapelle-Marival où Ruru me rattrappe en me lançant : " t'es parti bien vite ! T'as peur qui'ls manquent de paëlla !? " .
(photo site
de la vélotoise)
A la sortie de la ville on reconstitue un groupe assez homogène pour une vraie partie de plaisir sur une route sinueuse mais plane et ombragée
d'une douzaine de kms. Avec Ruru nous faisons notre part de travail mais pas trop, il y a des jeunes ! On nous appelle des sexagénaires, là on peut dire : " les sexas gèrent " Non,
j'exagère...mais on en garde un peu quand même...Après Aynac une série de faux-plats sont avalés à un rythme soutenu grâce au vent d'autan, ce qui nous laisse penser que le retour sera plus
compliqué. Aprés le ravito de St Jean Lagineste on est tout surpris de retrouver Angel qui vient de changer de roue suite à une crevaison. J'ai beau lui expliquer que la radio à annoncé un
pic de chaleur au Pic de St-Bressou et que fatalement quand c'est pointu comme ça sur un parcours, on fini par crever : rien n'y fait, il est dégouté et sa nouvelle roue ne va pas bien. Nous
voici quand même tous les trois lancés dans la longue descente vers St-Céré où un effort nous permet de recoller à un petit groupe avant de s'enfiler dans une vallée en faux-plat; peu à
peu la pente s'accentue pour nous amener sur des hauts-plateaux à découvert, où le vent contraire nous gêne beaucoup plus que la chaleur. Jusque là j'ai bien suivi mais je commence à ressentir
quelques petites contractures de mauvais augure à la cuisse droite.
Nous voici à Terrou, au pied de la dernière (et non des moindres) difficulté du jour : la côte de Gorses
, 5 kms à 6,5%. Ruru et Angel zappent le ravito, moi non, car il me faut de l'eau et masser ma cuisse récalcitrante. A mon tour, j'attaque ce morceau que je redoute tant et
je suis surpris de monter à un bon rythme.....jusqu'au km 2 . Comme l'a dit Philippe : " pour ne pas rouler diesel, il faut travailler l'explosivité " . J'ai dû bien la travailler, car
j'ai réussi.....j'ai explosé !! En fait une crampe aussi soudaine que douloureuse m'a bloqué la jambe, j'ai alterné position assise et en danseuse, mais ne pouvant forcer, ma
vitesse est tombée à 10 km/h, c'est quand même mieux que l'arrêt. Un peu plus haut je trouve Angel arrété : matériel récalcitrant , respiration difficile, il ne pouvait plus continuer. Alain
qui attendait au virage au-dessus a pu lui venir en aide. Quant à moi, peu à peu mes douleurs s'estompent et je retrouve un rythme plus convenable.
Après Latronquière je me retrouve bien ésseulé, et avec ce vent d'autan en face je me
dis que ce n'est pas gagné. C'est alors que la voiture ouvreuse de la Vélotoise me dépasse suivie d'une dizaine de concurents : c'est ma chance ! Au prix d'un gros effort j'accroche les dernières
roues et là, dans l'aspiration, c'est le pied ! Je me rend compte que rouler sur ses routes bosselées du Haut-Ségala à 50 km/h derrière de tels
coursiers ne coûte pas plus d'energie que seul à 30 km/h, et passer les nombreux faux-plats à cette allure c'est grisant! J'ai pu suivre ainsi pendant une douzaine de kms ; un jeune du groupe me
dit : " là ça roule pas, les costauds se regardent" , moi : " Ah bon !? " J'ai effectivement vu la différence quand ça a attaqué dans la bosse de La Curade : ils ne se sont pas rendu compte
que ça montait et m'ont déposé là....à ma place ! Bien sûr, du coup les crampes se sont rappelées à mon bon souvenir et les derniers kms dans la vallée ainsi que la dernière petite
bosse pour rejoindre l'arrivée, se sont révélés plus compliqués que prévus.
Après 3h43 d'efforts, je retrouve avec plaisir tout le monde au village départ qui d'un coup de
baguette s'est transformé en village arrivée.
Sylviane a bouclé les 54 kms mêm' pas fatiguée! Francis me précède de 5 minutes, Jacky, en manque de kms
arrive peu après ; Angel nous dit qu'à cause de cette foutue crevaison il n'a pu passer La Frontière ! (traduction : Latronquière )
La buvette est prise d'assaut ; à côté, le stand où de jeunes demoiselles kiné officient, est également
très prisé ; une bonne formule que ces massages de récupération, nous n'avons pas pu malheureusement en bénéficier, mais nous avons pu en constater de visu l'efficacité...J'ai mis un peu de temps
pour récupérer car j'en ai vu de toutes les couleurs, jugez vous-même : Avec cette canicule on rie jaune quand on nous met en vigilance orange prête à virer au rouge, alors que nous on est des
Verts , à table nous passons au rouge, et moi je roule comme un bleu !
Encore une belle partie de manivelles sur des routes agréables et trés ombragées . Un grand merci aux
organisateurs et à tous les bénévoles pour leur accueil et leur dévouement, sans oublier le cuisinier pour son excellente paëlla !
Dans cette ville où l'on fabrique des pales de rotor, ceux qui par peur de la canicule se sont fait porter
pâle ont eu tort . Pendant que chez Ratier des passionnés vont ouvrir le Musée de l'Hélice, nous on a rien raté, on s'est bien amusés, quel délice !