Les Boutières 2009 de Jérôme

Publié le par Jérôme

En ce 20 juin 2009, au vu du nombre de nos licenciés candidats à la Volcanique (171 km) et à l’Ardéchoise (216 km) mon camarade Didier et moi-même avions dû nous sacrifier et opter pour le modeste parcours des Boutières (120 km), déjà pratiqué sept ans plus tôt de surcroît, et ce dans l’unique but d’assurer une représentation homogène des couleurs de l’AS ESPERE sur les différents parcours. Bonjour la grande fête du vélo… Mais bon, « l’intérêt collectif doit primer avant tout », je sais. Difficile toutefois de se trouver un objectif dans ces circonstances. Didier eut alors une idée géniale : « Et si on essayait d’améliorer notre chrono de 2002 ?».


Il faut dire que la journée avait mal commencé. Sur le coup des quatre heures du matin, alors que je m’étais risqué hors de ma tente afin de satisfaire un besoin naturel, je me retrouvai inexplicablement par terre dans la pénombre. Je compris rapidement que Patrice avait ignominieusement tendu les sangles de sa tente en travers du passage vers nos toilettes improvisées : la ficelle était grosse, peut-être, mais je ne l’avais pas vue… Alors, telle l’araignée alertée par les frémissements de sa toile, il sortit la tête de sa tente pour me gratifier d’un sourire diabolique que je n’oublierai jamais… Mon sang se glaça (il faut dire que le fort vent qui s’était levé dans la nuit après la pluie de la soirée m’avait déjà coûté quelques degrés) : la veuve noire à côté c’était « peace and love ». Et dans sa tente aux couleurs de l’armée on aurait dit une araignée en treillis…

 

Vers 7h du matin, après avoir avalé mon Gatosport, et Didier ses douze cafés -non sans m’avoir rappelé avec un sourire entendu que la caféine n’est pas une substance dopante- nous étions fins prêts, rugissants, sur la ligne de départ aux côtés de nos co-licenciés aux longs cours. Objectif : moins de 4h39’ pour moi et de 5h05’ pour Didier.


Une demi-heure plus tard nous nous élancions, lentement vu la taille du peloton. Ce rythme était idéal pour un échauffement progressif.

Mais hélas ! après deux kilomètres, alors que je remontais précipitamment sur mon vélo après avoir inexplicablement déraillé (sabotage ?), et ne voulant plus perdre la moindre seconde, je chutai lourdement sur la chaussée… Bilan : un coude écorché et un hématome fessier, d’une taille peu commune et d’un fort beau violet à l’heure où j’écris ces lignes. La photo, que j’avais mise aux enchères sur le site de l’Ardéchoise au profit de la recherche contre les chutes idiotes en vélo s’est d’ailleurs adjugée près de cent euros, ce qui m’a finalement remboursé les frais d’inscription et de déplacement (ah, je les ai bien eus…).

Mais en me relevant, l’horreur ! Je m’aperçus que ma selle s’était déplacée latéralement et faisait à présent un angle de 45° avec mon cadre. Je dus me rendre à l’évidence : le vent n’y était pour rien. Je commençai à forcer pour la remettre en place lorsqu’un cycliste me lança « Fais gaffe ! Tu vas la péter ! ». Comme il valait mieux une selle tordue que pas de selle du tout, je pris mon mal en patience et, à force de coups de poings savamment dosés, je réussis à rendre une apparence vélocipédique à ma monture, qui garda quand même de cette chute le nez de travers. Mais le pire c’est que j’avais dû perdre cinq bonnes minutes… Didier, que j’imaginais flanqué de son mauvais ange Francis, devait à présent être loin devant.

Alors, moi qui comptais gérer dans la montée du Col du Buisson, je dus me lancer dans une course poursuite. Je rattrapai ainsi dans le col tous les « gestionnaires » : Gérard, Joël, puis Eric, Patrice et Yvon, et enfin dans la descente Mathieu. Peu après, je retrouvais Francis et Didier à la faveur d’un banal arrêt pipi, premières victimes du stress qu’ils avaient eux-mêmes généré (je n’évoquerai pas l’arroseur arrosé dans de telles circonstances). Ah c’était bien la peine de partir si vite ! Seul le Patron resta invisible, déjà loin devant.

Après la bifurcation pour les Boutières, Didier et moi étions désormais les seuls représentants du club sur ce circuit.

Dans le col de Clavières, qui me parut plus dur que la dernière fois, sans doute du fait d’un départ plus rapide et du vent, Didier ralentit un peu et me quitta à reculons.


Au sommet du col du Buisson, lorsque je vis qu’il me restait 30 minutes pour faire 15 kilomètres, je compris que c’était bon.

Au final mon pari était réussi, bien que de peu, puisque améliorant mon temps de 3’ seulement en 4h36’, mais avec chute... Didier arriva en 4h56’ améliorant son précédent chrono de 9’. Nous retrouvâmes plus tard dans la journée, au fil des arrivées, tous nos camarades, ravis de leur parcours (pour ceux qui étaient en état de parler).

 

Au final, ce fut un super week-end entre copains, sur une cyclo étourdissante à l’ambiance hors du commun.

Publié dans Cyclosportives

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M
Félicitations à Jérome qui a eu le courage de continuer après sa chute matinale...Bravo à Didier qui est également allé "chercher" l'Or. Tellement motivé Didier: pour vous dire, dans la descente vers Lamastre, j'ai vu Francis et Jérome me doubler à vive allure mais pas Didier qui devait aller trop vite pour moi (Ce qui n'est pas difficile, seul Patrice peut me suivre )A+
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D
quel talent.J'ai cessé de lire aurte chose
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P
Joli récit cher trésorier, révélations et humour caustique au programme...Par contre, pour les sabotages, j'avoue tout, c'est une idée de... Didier!
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