La pluie s'invite à la Ronde Castraise 2009…

Publié le par Mathieu

Après une ouverture plutôt arrosée du coté de la Passageoise, Gérard et moi, nous reprenions ce coup-ci la route : direction Castres avec au programme le 140kms de la Ronde Castraise.

 

Pour rien vous cacher, le gros point d’interrogation de la journée était la météo. A notre arrivée dans le Tarn, première réponse à notre question : il pleut des seaux depuis 2 jours et la pelouse du parc des expos qui sert de parking est une vaste piscine. Pas de miracle donc à Castres, les miracle c’est à Lourdes pour ceux qui y croient.

De mon coté, vu les caprices du ciel, j’annonce dans un premier temps un forfait pur et simple, j’ai pas envie de me mouiller…Puis après un temps de réflexion, j’opte pour le parcours des « filles » comme on dit du coté d’Espère, le petit parcours de 90kms…. Mais le toujours viril Gérard me ramène à la raison. C’est donc sous le déluge que nous prendrons part au grand parcours en compagnie de 450 autres inconscients tandis que certains ne se sont pas changés !

 

A 9h pétantes, la meute est lâchée mais l’enthousiasme n’est pas à l’ordre du jour. Au bout de 10kms, les bricoles commencent, la cote qui mène à Lacrouzette (ou mon fan-club m’attendait !) se dresse devant nous. 7kms pour trouver le bon rythme. Là, l’espoir renaît, nous nous trouvons plutôt bien positionnés et l’allure est presque raisonnable. Nous passons au sommet dans les 100-150 premiers, ce qui pour nous est plutôt une bonne surprise. Les écarts sont déjà conséquents et les groupes sont déjà bien formés. Certains sont déjà passés par la fenêtre. Mais la descente à peine attaquée ma roue avant se dégonfle peu a peu, juste le temps de réparer et nous voilà repartis à la poursuite de nos anciens camarades de jeu. Merci à Gégé qui très sportivement m’a attendu. Les difficultés s’enchaînent et les petites bosses ont raison des moins téméraires qui coupent sur le petit circuit ou qui rentrent direct à Castres.

Gérard et moi nous subissons le mauvais temps mais nous courbons l’échine. Notre allure est plutôt correcte et nous unissons nos efforts à merveille. Nous avons même le temps de parler de la pluie et du beau temps… Le sourire revient quand nous approchons du magnifique lac de la Raviège.

 

Les événements prennent une mauvaise tournure quand nous prenons la direction de Lacaune ( La conne de pluie). L’altitude s’approche des 1000m et le « grand » froid pointe le bout de son nez… Il fait à peine 5° et il pleut des cordes, presque de la grêle. L’eau ruisselle sur la chaussée. Nous peinons pour avancer sans danger. Gégé et moi, nous comprenons de suite sans même rien se dire : la plaisanterie a assez duré, on arrête le massacre. Un camarade de route nous dit que la pluie « ça fait partir du jeu » mais trop, c’est trop !. Un signaleur nous avertit que la salle des fêtes de la Salvetat va servir de point de chute pour accueillir les malheureux comme nous. En effet, il reste 60kms pour rallier Castres et pas moyen de couper à travers champs.

 

Notre aventure s’arrête donc au bout de 80kms et 1300m positif. Même pas le parcours des filles… Arrivée donc au refuge de fortune. Nous sommes presque les premiers. Il reste donc du café servi par les pompiers qui nous distribuent les couvertures de survie. Le temps passe et les perdants du jour arrivent par grosses poignées. La salle est pleine. Combien : 100, 150, 200…  Un cycliste marseillais à l’accent chantant arrive trempé et surpris devant une telle cohue s’écrit : Oh bonne mère, c’est St Jacques de Compostelle ici ! Certains ne sont plus du tout étanches et sont enroulés dans les couvertures de survie tel Jean Claude Dusse dans les Bronzés et son sac de couchage. D’autres finissent leur nuit tandis que j’en profite pour me remplir de coca-cola et d’abricots secs. Heureusement que les pompiers veillent au grain pour les plus défaillants… Les bénévoles du VS Castres organisent dans l’urgence des transports en car, voitures personnelles ou autres mini-bus dans l’urgence pour que tout le monde puisse rentrer à Castres. Merci encore à ces bénévoles exceptionnels de réactivité, de gentillesse et de dévouement !

 

Arrivés à Castres, nous apprenons que seuls 150 courageux ont franchis la ligne d’arrivée et que 300 autres ont connus le même sort que nous. Statistique assez inouïe pour une cyclosportive. Peu importe, nous sommes entiers, pour la forme olympique et les performances on repassera plus tard…. C’est promis, nous reviendrons à la Castraise sous le soleil. Une journée apocalyptique dont nous nous souviendrons longtemps. Rendez vous dans 3 semaines à l’Octogonale près de Rodez pour un programme plutôt corsé.

Publié dans Cyclosportives

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